C'est toujours la même question qu'on me pose : Pourquoi ce besoin de continuer à travailler le week-end ? Pourquoi continuer à faire des programmes informatiques le samedi ET le dimanche ?

…Like a RockStar

Quand je travaillais comme coordinateur à la radio, je voyais les groupes de rock bosser sur leurs accords, les DJ passer 2h par jour à toujours retravailler les mêmes enchaînements. Et ils avaient un boulot alimentaire à côté. Comme les sportifs, eux aussi doivent maîtriser des gestes de base, faire travailler la mémoire du muscle. Un DJ tentera continuellement à améliorer sa précision au crossfader, le batteur n'ira jamais assez régulièrement. Avant même de monter sa vitesse, il s'agit d'obtenir le mouvement techniquement parfait.

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Eh ben bizarrement, nous, développeurs, sommes amenés aux mêmes contraintes : d'avoir un geste maîtrisé et de petit à petit monter en abstraction.

Et ça, nous, développeurs soucieux de la qualité qui se qualifient d'artisans du code, nous le faisons aux Code & Coffee, aux coding dojo et chaque année, nous entrons au Global Day of Code Retreat comme d'autres font un week-end de préparation avant une grande épreuve sportive. Nous sacrifions de notre temps libre pour que notre travail gagne en qualité.

À mon sens, nous faisons ce sacrifice pas uniquement par passion, mais aussi parce que la formation continue est très mal pensée : Faire un ou deux jours de formation sur une méthode, un design-pattern ne suffisent pas. Nos compétences exigent de s'entraîner régulièrement, de continuellement monter notre niveau. Et ils sont excessivement rares, les entreprises françaises qui acceptent que leurs salariés passent du temps à se perfectionner. « Pas besoin, fonce en prod, et fissa ! »

En plus, le fait de travailler avec d'autres personnes qui ne sont ni de la même entreprise, et qui n'utilisent pas votre technologie habituelle est un stimulateur de plasticité cérébrale. Au sens que sortir de votre zone de confort vous prépare à apprendre. Et vite. Et à aller bien au-delà de vos à-priori.
Cela fait deux ans que je suis enthousiaste de l'exercice, et j'en découvre encore ses vertus.

Watch, Ma ! HTML5 on handhelds !

1312-WeekEndCode-RzR.jpg Dès vendredi soir, j'étais à Epitech Toulouse (tiens ! encore, faudra faire quelque chose là-bas) pour le lancement d'un hackathon autour de la plateforme Tizen. Des pitches de personnes très motivées, un car de Parisiengs qui sont venus la motivation entre les dents. Et hélas, très peu de développeurs, et pour cause : l'agence organisatrice BeMyApp, n'avait absolument pas prévu le GDCR. Ce qui est franchement gênant pour une agence événementielle spécialisée sur les développeurs.

Le principe du week-end était d'opposer deux villes, l'opposant de Toulouse était Barcelone. Une bonne partie des participants étaient descendus en bus des capitales respectives.Et de ce que j'ai ressenti de la présentation des pitches, c'est que certains projets tournaient déjà depuis un bail.
En tout cas, j'ai été impressionné par l'enthousiasme dégagé par Romuald Tizen, le tech-evangelist d'Intel. Pour ceux qui le savent pas, j'ai été approché cet automne par Microsoft France pour devenir tech-evangelist HTML5 (ça ne s'est pas fait), je comprends pourquoi certains trouvaient l'idée loin d'être saugrenue.

Et du coup, je n'ai pu rester à Tizen.
J'en suis malheureux pour mon ami de longue date Philippe Coval (en photo ci-dessus), qui est référent technique de cette plateforme, mais j'avais vraiment d'autres obligations.

Néanmoins, j'ai passé le samedi soir à relire le guide sur le sujet. J'en retiens beaucoup de choses qui méritent un billet en profondeur sur les web OS, en complément de celui sur FirefoxOS. Ça fait des années que je n'avais pas ouvert un de ces fameux livres à couverture jaune Pour Les Nuls
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Donc le Global Day Of Code Retreat

1312-WeekEndCode-ambaince.jpg Ce samedi était le jour fixé d'un événement annuel et mondial où les développeurs s'entraînent sur le pair programming, le TDD et d'autres concepts en travaillant sur un exercice infaisable dans le temps imparti. Pas de regrets, puisqu'à la fin de l'itération, on efface le code. On parle donc surtout de philosophie d'algorithme, de communication, de souplesse de langage et de maintenabilité.

Nous avons été (royalement) reçus par l'équipe Toulousaine de Genigraph. D'ailleurs, cela me faisait vraiment bizarre de coder sous…

L'équipe de Toulouse avait planché sur un exercice archi-classique, que nous avions maintes fois abordé : Le Jeu de la Vie de Conway.
Le problème est simple, sa résolution facile, mais il y a tant de manières de l'aborder que finalement, on le connaît assez peu. Plus je fais d'itérations sur le Jeu De La Vie, plus je me rends compte que ce qui est intéressant, ce sont les réflexions que cela amène sur notre code. Par exemple, écrire en objet mais en tant que Verbe et non en tant que Matière.

J'ai aussi découvert l'incroyable confort que procure le clavier Mac QWERTY. Et je comprends pourquoi l'école 42 l'impose à ses élèves. En plus, la (relative) difficulté à écrire en Français imposera aux petits padawans à aller chercher l'info en Anglais. Et dire que le chaître sur le sujet des symboles est prêt depuis 10 ans dans ma Psychanalyse du Clavier. Snif. Faut que je m'y remettre.

Le week-end fut riche.

Et j'avais besoin de retrouver du plaisir dans ma passion.