Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 1er Octobre 2005.

Depuis le décès de son mentor Mackel-Loos, Nävis n'est plus la même. Il est mort, celui qui a guidé la sauvageonne pour devenir la meilleure agent spéciale d'une immense caravane de peuplades extra-terrestres multiples. Celui qui a su révéler la particularité de sa race... dont elle est la seule représentante connue. L'humaine Nävis ne parle plus, a perdu son sourire, n'a même plus la gniaque... Exceptée celle de retrouver ses congénères. Or il se trouve qu'un groupe de terriens aurait été aperçu dans une zone tellement dangereuse que Sillage l'a interdite d'accès. Ce n'est pas ça qui va arrêter Nävis. Elle n'en fera qu'à sa tête, malgré les avertissements (bienveillants) du conseil. Une exploration interdite avec la complicité de Bobo l'ex-bâtisseur et Snivel le robot.

Elle y trouvera effectivement des humains. Les premiers qu'elle voit. Ils semblent simples, heureux, ne parlent pas sa langue. La petite Mowgli hésite à entrer dans le village au milieu de la jungle... (cette image vient spontanément, mais illustre parfaitement l'inspiration de la série). Toute sa vie, elle rêve de connaître ses origines, de converser enfin avec ceux de la même race qu'elle, de fouler le sol de la planète dont elle est issue. Mais n'a-t-elle pas idéalisé les Hommes ? Ne va-t-elle pas vers une triste déception ? Le fait qu'elle n'ai jamais vécu en contact avec la civilisation humaine fait qu'elle n'a aucun vécu, juste un instinct vaguement grégaire.

À notre décompte, « Sillage » est la troisième série chez Delcourt à atteindre le 8ème tome (« Aquablue » et un « Donjon » en précédents). Là où l'éditeur préfère en général des séries qui s'arrête au 6ème pour ne pas l'essouffler. Mais l'argent étant roi ...

Ce huitième opus est comme l'héroïne, il manque de pêche, est mélancolique... cette pause fait qu'il est sûrement le moins intéressant de la série, mais faussement. Le choc de la découverte est déroutant, car il n'est pas celui escompté... en fait, il est trop inattendu pour la majorité des lecteurs, surtout connaissant le style des 7 précédents tomes. Il est pourtant très loin d'être gratuit.

À noter en Novembre la parution d'un artbook de Philippe Buchet chez Delcourt. Premier tome de cette collection « Art Of » : « Blockbuster »... et oui, Nävis casse la baraque, je vous l'avais dit !