Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 13 Août 2005.
Dessins à la Caza sur la jeunesse d'Elric l'Albinos, comment il fit sa formation mystique à travers des quêtes oniriques. L'empereur Sadric doute encore de qui va prendre le trône dix fois millénaire de Mélniboné : Yrkoon, neveu dangereusement ambitieux ou Elrik, son fils maudit et probablement taré ?
Elric justement découvre durant ses rêves de plusieurs mois que l'on peut s'associer avec le Chaos sans faire le Mal. Et que la puissance des dragons est très limitée, mais terrifiante utilisée à bon escient.
Mais pourquoi avoir fait cette préquelle de son personnage fétiche en comics ? Moorcock est connu pour avoir toujours des problèmes d'argent. Il faut dire qu'il a eu du mal à se faire connaître du public SF, plus intéressé par des séries positives genre star-trek que son univers particulièrement noir, pardon, son Multi-univers (Elric, Hawkmoon,...). La légende veut qu'un jour, il a acheté aux enchères un des premiers numéros d'un “stupendous” les fameux pulp où les auteurs comme Asimov et Huxley écrivaient. Silence mortifié dans la salle aux enchères, tout le monde savait Moorcock endetté au cou, celui-ci va au présentoir, prend la précieuse relique, et la déchire en petits morceaux : « Voilà ce que j'en fait de cette science-fiction là ! ».
Alors chercher du fric en faisant de la bd, c'est kif kif pareil qu'écrire des paroles de rock. Il a même écrit une chanson pour le film « Métal Hurlant » !
Il est aussi destructeur que ses héros. Tient, récemment, CinéFX a passé ses trop peu méconnues « Décimales du futur », film de 1971 où ses personnages sont des punks 7 ans avant l'heure ! (Sous-entendus bourgeois dépravés qui en ont rien à foutre de la Terre qui se meurt pour se payer la plus coûteuse sauterie de l'Humanité).
Faut dire que l'œuvre de Moorcock révèle qu'au-delà de la lutte morale entre le Bien et le Mal à l'échelle de l'Homme, les Dieux se séparent entre la Loi et le Chaos. Avec de drôles d'alignements. Par exemple :
Sarkozy fait le Bien en servant la Loi.
George W Bush fait le Mal en semant la Loi
Ben Laden fait le Mal en servant .... (putain, je vais m'attirer les emmerdes, là...)
- Le Chaos ?
- mais non, La Loi !
Enfin bon, que Moorcock paie ses arriérés d'impôts en dessinant la jeunesse d'Olrick de Mélnibonée en BD, on va pas lui en vouloir surtout que c'est pas trop mal fait.
3 réactions
1 De marc - 20/08/2005, 13:04
Alors là, je suis patafiolé… éberlué… non, pis encore, stupésourdi et abratonné. Olrick de Mélnibonée, est-ce un lapsus de notre aimé Da Scritch, ou le symptôme d’un esprit d’autant plus retord que sa culture bédéphile est immense. Glissons sur le mastic ménilbonéen , et imaginons les nouvelles aventures de Black et Mortimer contre Elric le nécromancien. Bon, l’épisode de « sauver Tanelorn » dans lequel les dragons sont remplacés par l’Espadon, c’est nettement moins épique… l’odeur des chaires brûlées remplacées par les effluves de kérosène, ça fait un peu moins heroic fantasy. Mais y’a de l’idée.
Pourtant…. Pourtant… si référence bédéphile il pouvait y avoir, ce serait plutôt du coté de Duillet. Car ce sont des planches de Druillet qui serviront à illustrer la première édition d’Elric au CLA. Des planches qui ne furent jamais publiées « en l’état ». L’album d’alors, encore à l’état de projet et très fortement inspiré d’Elric, fut profondément retouché par la suite, sensiblement à l’époque ou P.Druillet perdait sa compagne. Dessins de Philippe Druillet donc, textes de Michel Demuth, la « Citée qui Rêve » devint par la suite « Urm le Fou ». Je regrette les retouches d’Urm. Les noirs extraordinaires de Druillet « première époque » étaient d’une densité démoniaque.
Et c’est également à propos de noirs denses que je me permets de tiquer, oh, bien aimé Da Scritch, lumière des ondes radioteuse et bédéphiles. Je n’ai certes pas parcouru l’œuvre de Simonon, mais, à en juger par la couverture, on est très loi de Caza et de ses noirs superbes et de ses ombres « aux petits points » (et non à coups de traits de plumes). Tiens, j’en profite pour me prosterner devant deux autres très grands maîtres du « noir » : Loro, dont on n’entend plus parler hélas, et Burne Hogarth, papa de Drago, inventeur de « l’anatomie dynamique » et principalement connu pour ses dessins de Tarzan défiant les lois de la proportion.
Un monsieur que j’aime bien, Lamorthe, était, sur le coup de ses 17 - 18 ans, totalement amoureux de Hogarth et de Loro. Il saurait en parler bien mieux que moi, car je doute qu’il ait oublié ceux qui on influencé ses « fourmis » des années 70.
Je vais noyer ma nostalgie dans une tasse de thé.
2 De Da Scritch - 20/08/2005, 20:17
Ouh la jolie faute ! Merci, œil de lynx ! Mais je penserais à la ressortir à Van Hamme, ça le fera marrer.
3 De seb - 26/07/2006, 01:06
je suis fan d'elric par ailleur mon fils 8ans ce prenome elric alors doucement sur le sujet merci seb