Il est des génies étonnants. Qui parlent d'une manière si décalée qu'elle ne peut qu'entraîner que rejet ou réflexion profonde de l'auditeur. Ce dernier est condamné à prendre parti.

Comme l'inénarrable Salvador Dalí, dans des délires à faire fondre les montres-goussets ou flamber les girafes.
Comme Léonard de Vinci, tel que le raconte Mona Lisa dans ce superbe billet de Enn'.
Comme Alan Turing, parlant de concepts incroyablement obscurs qui aujourd'hui permettent de séparer le spam du commentaire.
Ou encore, comme dans cette superbe pub du Grand Bleu en hommage à un jeune garçon qui a secoué l'informatique en promouvant la liberté. Le défilé de professeurs est proprement vertigineux, et chacun, par une bête phrase, fait évoluer votre compréhension du monde.

Il existe en ce bas-monde un acteur Belge, bien souvent raillé, et à tord. Certains guettent avec la plus morbide curiosité ce qu'il peut bien sortir, justement sorti de son contexte. Mais pourtant, il y a bien souvent un sens dans ce qu'il peut exprimer. Il est caché, n'est pas facilement appréhendable, voire carrément cryptique, et c'est ce qui en fait la richesse quand en vient la Lumière.

Que sa filmographie ou certains de ses propos tenus en public attirent les quolibets, avouez qu'il faut quand même beaucoup de courage et un caractère peu ingrât pour l'assumer. Des deux, il le prend avec un calme olympien, voire humour. Une compétition sportive se gagne aussi par le mental.
Et il faut garder tête froide quand on habite dans une ville chaude, vouée au culte de la célébrité et de l'argent. Qui sait quelle faune tourne autour de lui, l'attendant au moindre faux-pas ?

Le meilleur exemple ?
Quand il croise le seul autre acteur Belge internationalement connu dans « Narco », la scène est d'anthologie car elle ne joue pas sur les registres des deux acteurs. Elle n'est ni comique, ni d'action, elle est tout simplement touchante :
Il joue son propre rôle, et par des mots qui lui sont siens, redonne confiance à Lenny Bar.

Quoiqu'on pense, cet homme s'écoute avec le respect, et pas uniquement de par sa masse musculaire. Car dans ce qu'il peut dire, on peut en saisir une idée, quitte à mal la comprendre, elle peut faire aborder un problème par un autre angle totalement inédit. Wikipedia parle de lui comme du “Penseur abstrait”. Respect total.

Alors oui, je trouve cet homme fascinant, mais pas pour ce que vous pouvez croire.

N'empêche...

La prochaine fois, avant de faire vos séances photos persos avec Jean-Claude Van Damme, prévenez-moi bordel de collègues de merde !

Mais j'aurais bien tenté de lui faire dédicacer son « Ontologie », quitte, à une réaction physique, à le faire passer en accident de travail.
David, t'aurais pas dû partir en vacances avec mon bouquin, espèce de gros blair.