Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 15 Septembre 2007.

Pierre Veys est un régulier de la parodie. Après « Baker Street » (qui décapait la légende de Sherlock Holmes) ou « Francis & Philip » (racontant des aventures peu glorieuses pour Blake & Mortimer), c'est cette fois-ci à un monument policier de notre côté de la Manche auquel il s'attaque : le commissaire Maigret, célèbre personnage de Simenon. Et faut reconnaitre que ni l'interprétation de Jean Gabin (capable de belles envolées vernaculaires) de Jean Richard (pourtant clown professionnel) ou de Bruno Cremer (à la verrue ressemblant à un nez rouge postiche) n'avaient de quoi faire décrisper le commissaire têteur de pipe. Pour son coup, Veys s'est assuré de la complicité d'Alvès, avec qui il a déjà massacré Harry Potter (dans « Harry Cover »). Un lourd casier dans ce crime de lèse-Quai des Orfèvres.

Le commissaire Malgret a sérieusement besoin de prendre des vacances : son équipe de terrain est particulièrement peu habile, sa vie conjugale frise les températures du Grand Nord, et sa promesse concernant les boissons alcoolisées commence à légèrement le peser. Le voici parti avec sa femme pour quelques jours de détente dans le riant village de Saint-Pouacre, lieux de son enfance, de ses parents et de ceux de sa tendre moitié. Hélas, l'âge n'a pas réellement émoussé son incroyable sex-appeal. La moindre de ses ex-conquêtes lui saute dessus, si possible en un moment inconfortable. Ses beaux-parents châtelains n'en ont jamais vu un beau parti puisqu'il est le fils de leur régisseur... Et pire que tout, il prend involontairement du travail pendant ses vacances : une affaire d'accidents mortels à répétitions et un fantôme hantant le château.

Je dois avouer que, connaissant plus ou moins les romans et fans des deux séries, j'en attendait beaucoup de l'autopsie de « L'affaire Saint-Fiacre », surtout connaissant le casier judiciaire des deux auteurs, dont je ne peux qu'admirer le travail de pasticheurs en réunion. Hélas, j'ai trouvé l'album en-dessous de « Baker Street » ou de « Francis & Philip ». Un sentiment qui semble partagé par l'éditeur. Celui-ci s'est senti obligé de mettre en couverture un tampon “Parodie”, comme d'autre mettent dans leurs sitcoms des rires enregistrés. Le premier tome est drôle... mais peut mieux faire quand on connait la massacrographie des auteurs.
On attend la récidive pour juger d'une peine plancher.