Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 12 Septembre 2009.
Sur l'île de Sumatra, on trouve l'une des dernières vraies forêts primaires, ce que les non-biologistes appellent “jungle”. C'est un immense réservoir de bio-diversité, avec un nombre difficilement calculable d'espèces animales et végétales encore non répertoriées. Au milieu de la verdure de Sumatra y vivent aussi différentes peuplades, différentes tribus qui ont plus ou moins de contacts avec la civilisation (bière, religion, télévision, et tee-shirt à l'effigie d'un quelconque club de foot). Mais bien évidemment, cela n'en ferait qu'un tableau idyllique à la Kipling, si on y ajoutait pas le braconnage, les guerilleros, les mineurs peu soucieux de préserver l'environnement, et certaines opérations occultes de grandes entreprises.
Chris s'est engagé dans une O.N.G. espérant réparer à sa manière une partie des dégâts. En l'occurrence, aider les Orang-Outans qui ont été braconnés et revendus à de très riches particuliers ou à des zoos peu scrupuleux à revenir à la vie sauvage, dans leur environnement naturel.
Pas très loin de la cahute qui lui a été assigné en guise de dispensaire, il rencontre Eva, une jeune fille envoyée en mission par une Église Baptiste dans l'espoir de convertir une région où les croyances Animistes ont déjà beaucoup de mal à se maintenir face au Bouddhisme et à l'Islam. Eva est assez vive, motivée, pour pas dire emportée.
Bref, Chris savait que ses trois mois de mission n'allaient pas être des vacances, mais il manquait au programme la guerilla et quelques recherches confidentielles de très grosses boîtes. Non, ça ne sera pas un voyage à la Kipling...
Le scénario est dense en enjeux. Et on voit très bien le moment où l'engagement pour une O.N.G. peut basculer dans le militantisme. Et où finalement, n'importe quel sujet peut devenir l'objet d'un fanatisme meurtrier. C'est un polar où la jungle peut à tout moment se révéler meurtrière, mais pas forcément pour les raisons que l'on peut croire.
J'ai remarqué, mais après tout j'ai souvent l'esprit trop imaginatif ou mal placé, des références graphiques à d'autres albums de Chris Lamquet : « Alvin Norge » mais aussi « Quasar » (je cherche encore s'il y a mis du « IO Memories »). Richard Marazano n'est pas inconnu de nos services, car il est capable de sortir un excellent scénario, hélas massacré par un dessinateur qui se limite à de la retouche photo, c'était pour la trilogie « Le Complexe du Chimpanzé ». Le changement de singe lui a permis de trouver un excellent dessinateur.
C'est pas un mâle.