Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 13 Mars 2010.

Après plus de cinq années de guerre civile fratricide, après cinq années où New-York est partagé entre les États-Unis et les États Libres du FSA, et où l'île de Manhattan est devenue une “Zone Démilitarisée”, un espace de conflit où les habitants sont sous le feu des deux camps, on peut enfin respirer...
Du moins on le souhaite : les partis en présence se sont mis d'accord pour organiser une élection libre dans la DMZ afin de prouver que malgré tout, on est encore en Démocratie. Matty Roth, seul journaliste permanent au sein de la DMZ (revoir la chronique du tome 1) pourrait voir ça de manière cynique.
Mais une voix s'est élevée du côté de Spanish Harlem et est entrée en campagne : Parco Delgado. Serait-il le Hugo Chavez de New-York ? Le problème, c'est que les reportages de Matt Roth commencent à être retoqués par la chaîne Liberty News, et pour une foi, on ne peut les en blâmer.

Alors comme nous sommes [à l'heure où je vous parle en direct] en pleine période de moratoire pré-électoral, puisque demain nous votons pour le premier tour des élections Régionales [et en pleine second tour pour la publication de cette chronique], je suis censé ne pas parler des sondages, ni de vous influencer en rapportant les propos des partis en présence. Donc je ne donnerais pas de détails des candidats au poste de gouverneur de Manhattan, sur la liste conduite par les USA avec leur représentant que personne n'a jamais vu en ville, sur la liste présenté par les États Libres FSA, ni sur la société Trustwell qui semble avoir aussi son candidat, et enfin la liste Delgado Nation conduite par Parco Delgado.

Je ne dirais que ceci : La série « DMZ » est le comics majeur de la décennie. Un roman graphique à la fois politique et philosophique bouleversant, terrible. La science-fiction d'anticipation est un laboratoire qui permet de mettre en scène les situation de manière extrêmement réaliste. Et même trop comme nous l'a raconté Riccardo Burchielli dans son interview (voir aussi la transcription dans ActuaBD), puisque lire ce comics dans un aéroport américain peut vous causer beaucoup de soucis... C'est vous dire combien cette série dérange.

Excellente idée pour la maquette du livre, ce qu'il faut souligner : les pages hors-bd sont envahies par les consignes de vote et les reproductions de bulletin de votes américains. Si en France on utilise le système suisse du bulletin glissé dans l'urne, en Amérique, comme on fait plusieurs élections en même temps, on utilise un gigantesque bulletin pour toutes les regrouper, et où il faut cocher ses choix électoraux. Ils ont tenté de moderniser ça par le vote mécanique puis le vote informatique, avec l'échec et les manipulations qu'on se souvient en 2000.

Alors imaginez un système aussi compliqué mis en place dans un pays en pleine guerre civile, où les belligérants sont à la fois des armées, des groupes politiques et des entreprises... Qui oserait mener à terme le principe démocratique.

Ah oui, j'oubliais : C'est quand on ne peut plus voter qu'on trouve la démocratie formidable. Donc [aujourd'hui], allez-y