Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 21 Mai 2011.
Vous n'y avait pas échappé, ce mois-ci [la chronique était lue en Mai], ce sont les 30 ans de l'entrée à l'Élysée de François Mitterrand. Et faute d'avoir un programme, l'ensemble des calciques prétendants à la candidature socialiste se sont tous réclamés de l'esprit de Tonton. Comme si à l'UMP ils nous rabâchaient encore celui du Général.
Évidemment, l'occasion était trop belle de ne pas sortir des livres sur le sujet, et une bd, fusse-t-elle parodique. Et comme pour la BD sur Al-Qaeda, c'est une sortie prémonitoire puisque le livre est arrivé 24 heures après l'arrestation par le NYPD de DSK, le patron du FMI, prenant son vol AF pour RDG.
Format 48 pages cartonné couleur... j'avais des craintes. Elles furent confirmées :
Graphiquement, le trait est grossier, le sens du cadrage est approximatif, le découpage très primaire et à vraie dire, on a parfois un doute sur la maîtrise des personnages. Trop : on prend une page au hasard, on ne les reconnaîtra par toujours, les éléphants barrissants.
Sur le fond, les caricatures sont exagérées, ce qui est normal, puisqu'on est dans l'humour. On en ajoute un peu sur ce que sait le « tout-Paris », outre le [supposé] comportement très « French lover » de DSK, les [supposées] opérations chirurgicales de Ségolène Royal, le [supposé] gâtisme de Séguéla en matière de [supposée] com',…
Une bonne idée, par contre, c'est l'esprit de Tonton : Un peu sur l'idée des signatures du regretté Franquin, un cul de lampe à l'encre de Chine prolonge le gag par une réflexion supposée du feu Président.
Donc oui, on rigole parfois, même si les gags sont hyper-convenus. C'est comme quand on regardait le « Bébête show » : humour à charge, pas forcément drôle sinon pour salir le drôle, on riait parfois, nerveusement. Après, le livre ne fera absolument pas date, et en terme d'humour politique, ou de traitement par la BD de l'histoire de nos partis, on a vu largement mieux. Là, on a l'impression de gags pour collégiens, avec des cross-overs avec Fort Boyard, Koh-Lanta…
Franchement, le soufflé ne prend pas, et les gags sont à peu près aussi drôles que sont sérieux les communiqués de Benjamin Lancar : ils manquent bien souvent leur cible.
Une BD assez primaire, en somme.
Sinon, je suis absolument désolé pour Ségolène Royal, mais l'occasion était trop belle de renouer avec sa phobie. Celle qui l'avait poussée à écrire un brulôt incitant aux autodaffées. Allez, d'après vous sur quelle sujet ?
(indice : « Le ras-le-bol des bébés zappeurs »)
Eh oui, j'enchaîne sur une chronique manga. Je suis sans pitié.