Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 24 Septembre 2011.
Maria Kawai arrive dans son nouveau lycée en cours d'année, le lycée Totsuka, un établissement public plutôt dans la moyenne. Mais pourquoi ainsi en plein milieu de l'année ? A-t-elle déménagé ? Non. Elle a été virée de l'école Sainte-Catholia, un prestigieux lycée privé catholique du voisinage.
En fait, Maria Kawai est victime de son don : elle voit clair dans le cœur des gens, surtout les choses négatives, et le dit avec détachement et sans ambages. Évidemment, elle se met instantanément tout le monde à dos. Ça plus son passif dans son ancien lycée, y'a pas de quoi la rendre particulièrement populaire. Et évidemment, les autres filles de sa classe vont comploter contre elle : ragots infamants, encre versée dans les chaussures, petite culotte exposée en public.
L'arme ultime qu'elles vont utiliser contre Maria est Nippachi, une fille toujours souriante, elle-aussi ancienne élève de la très chic Sainte-Catholia, la genre toujours sympa, mais elle va se révéler une camarade très dangereuse. Et puis évidemment, il y a les profs qui s'inquiètent de la dégradation de l'ambiance, et comme bien évidemment ils ne comprennent rien (ben oui, c'est des aduuuuultes), c'est encore une fois la pauvre Maria qui va s'en prendre sur le citron.
À ce stade, vous me croyez si l'auteure s'est senti obligée d'expressément la comparer à Cendrillon ? Pauvre Maria Kawai. Attention, son nom c'est Kawai, pas kawaii avec au moins deux i (mais moins de 243) ce qui signifierait “mignon”. Et peut-être lui manque-t-il ce “i” (ou le kana homophone) pour qu'elle soit considérée comme adorable ?
Heureusement, deux garçons ne se soucient pas de ce détails et tentent de faire ami ami avec elle, Yūsuke, un blond décoloré tout gentil et naïf, et Meguro, un beau brun ténébreux.
Yūsuke par exemple, lui a recommandé d'arrêter de faire une tronche de méduse, et de pencher légèrement la tête sur le côté, à la Lady Di, quand elle dit des choses gentilles pour accentuer son intention de sympathie et faire moins hautaine. Avec le franc-parler de Maria, ça donne un curieux mélange qui… fout en l'air l'intention… Sa côte de popularité ne bouge pas d'un poil, n'est pas Séguéla qui veut.
En clair, si elle ne devient pas très vite chef d'une section de yakusa, elle n'aura jamais assez de gardes du corps pour la protéger de ses ennemis. Elle me fait un peu penser à Daria.
Alors chroniquer un shōjo-manga sur des intrigues de sentiments, des relations amoureuses non-avouées, je l'ai déjà fait à de moult occasions et oui, j'avoue, parfois j'y ai pris plaisir, même si je déteste les soap operas. Pourtant, là, j'ai eu un grand instant d'hésitation.
Bon, en fait, oui, j'ai eu très peur, à cause de l'autocollant « Coup de cœur Star Club, le magazine des numéro 1 ».
Après ces les canons habituels du genre quant à l'usage des clichés scénaristes (ça, vous l'aviez deviné à ma chronique) comme graphiques : grands yeux brillants, et décors opportunément remplacés par des effets de trames façons lens-flare -glare.
Mais le plus fun c'est de tenter de traduire le titre : « Akuma to love song » : « Démon et chanson d'amour ».
Dans quoi naissent les gothic-lolita ? Dans les épines des rosiers.