Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 25 Février 2012.
Dans une époque obscure, dans des landes désolées sous le lourd manteau de la mort blanche, se déchirent des factions religieuses dans une lutte insensée qui fait s'entre-ouvrir les portes infernales. Au sens propre : Les cadavres sur le champ de bataille sont ramenés à une vie zombiesque pour combattre leurs ex-semblables. Mais la faction des lives a fort a faire à prendre le fort des Chrétiens, ils sont repoussés grâce aux impulsions quasi-nucléaires que peut envoyer Hilda.
Pourquoi les religions ont-elles envoyées leurs pires inquisiteurs et leurs plus redoutables magiciens dans cette bataille où toute morale est exclue ? Pour le contrôle d'un jeune homme, l'infant zodiacal, Jelami. C'est lui qui est capable de lever une armée de morts-vivants, c'est lui qui sera peut-être le druide le plus puissant de la création. Mais c'est un jeune enfant, qui en encore troublé par la mort de sa mère. Troublé surtout car il y a comme un trou dans sa mémoire.
Bref, vous l'avez compris, « Missi Dominici » est une série de medieval-fantasy qui fait pas dans la finesse. Ajoutez les scènes de torture de l'Inquisition, et vous aurez ce qu'on ne peut apparenter à un divertissement grand public. Néanmoins, le script est dense : L'histoire est forte, les personnages ont des motivations et des blessures enfouies. Et je précise que les blessures sont aussi morales. Thierry Gloris joue avec les histoires alternatives, et là, on peut dire qu'il sort les guerriers gros bills dignes des antiques « Chroniques de la Lune Noire ».
Cela le change du dépressif « Ainsi va la vie » et de l'ultra-mignon « Tokyo Home ».
Benoit Dellac doit donc dessiner un paysage désolé de fort dans une contrée hostile, des pantins mort-vivants qui jouent les armées par procuration, des dragons de feu et des scènes de tortures. Je ne sais pas si ce garçon dort bien quand il fait de telles planches, mais il est efficace. Nicolas Jarry a fait appel à lui pour l'adaptation du classique « Princes d'Ambre » de Roger Zelazny. Et là aussi, d'excellentes idées de mises en scène, et un dessin jeté, chaotique, en phase avec le sujet.