1301-GoodEnding-1.jpg

Supplément Week-End, le magazine des cultures geeks Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 22 Septembre 2012.

Ça commence très mal pour Seiji. Il est lycéen en seconde, puceau, plutôt timide, et vient de se faire tabasser par une fille qui l'a surpris avec des jumelles. Mais ce n'est qu'un malentendu. Il n'est pas voyeur. Il est juste secrètement amoureux de Shō, fille dynamique, sportive et meneuse du club de tennis.

Yuki, la fille qui l'a surpris, décide de prendre Seiji en main. Naaaan, pas comme ça, bande de dégueulasses. Alors ok, Seiji, tu n'es pas un voyeur mais un garçon qui ne sait pas comment déclarer sa flamme. Donc je vais te donner des cours particuliers de drague. On se retrouve dans un étrange ballet, pas vraiment un ménage-à-trois, mais plutôt un « Hitch » bénévole.

Sauf qu'évidemment, on est au lycée, et entre les cours de maths, de littérature, et les activités de club, il y a de la place pour bien des quiproquos…

On est dans la manga sentimentale, la BD à dépit amoureux qui pourrait sembler être écrite pour un public féminin mais qui pourtant paraît en prépublication entre « Bleach » et « Naruto ». Ceux qui ont vécu les heures héroïques des éditions Tonkam se souviendront que Masakazu Katsura jouait sur cette ambiguïté avec beaucoup d'humour et de finesse dans « Video Girl Aï ». Une série qui avait encore une dimension fantastique que l'auteur a supprimé pour sa série suivante sur la même veine, à savoir « I”s ».

1301-GoodEnding-1.jpg Alors pourquoi un tel engouement dans les manga ? Vous le savez, le Japon est une société dont les relations sociales sont extrêmement codifiées. Mais d'un autre côté, on a un type de jeu vidéo qui cartonne, les jeux de drague. Pourtant, ce sont des jeux assez frustres, qui ressemble aux jeux d'aventures textuels du début des années 1980s. Dans ces jeux, il faut draguer une fille, et ceci exclusivement par des dialogues. En fait, à chaque fois qu'elle vous adresse la parole, on a le choix entre 4 répliques possibles.
D'ailleurs, le titre « Good Ending » est une référence explicite envers ce type de jeu. La fin qui se termine à sortir couverts…
En fait, quand on y réfléchit, le scénario sur l'incompréhension entre les garçons et les filles, et où une fille va aider un garçon à draguer une autre fille, c'est un thème présent dans la littérature depuis 20 ans. Soit la date de parution de l'essai de John Gray « Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus ».
Et dans le deuxième tome, Seiji va se retrouver lui aussi dans le rôle du mentor pour aider une fille amoureuse mais très maladroite dans ses actes.

Alors bien sûr, cette bd ne pète pas trois pattes à un canard, c'est de la sitcom pure et dure. Entre la fille qui la joue nympho car elle est persuadée que la perte de virginité lui permettra d'obtenir le garçon qu'elle convoite, Seiji qui au début est vu comme un voyeur et se fait tabasser par une fille,…
Disons que l'énorme différence avec ce que nous abreuvait AB productions y'a deux décennies (houlà, qu'on est vieux !), ce sont des quiproquos sexuels explicites, un humour assez salace, ma non troppo. Et puis finalement, même si on a une génération d'écart par rapport au lectorat cible, ben on s'identifie un peu aux personnages, on se retrouve ce que l'on a été à l'ère acnéique, nos premiers amours et nos fioles de Biactol™…

Depuis, on a appris à utiliser Photoshop™ pour améliorer son profil de face sur les réseaux sociaux.