Paris Web 2013 : Webdesign , accessibilité , qualité

Après cette première journée de conférences épique et plein de bonnes vitamines suivie de son apéro communautaire, j'avais la même excitation que pour Sud Web ou un festival d'Angoulême : le bonheur de parler avec passion de savoir faire, de découvrir ce que nous réserve les nouveautés et surtout de mettre un visage sur les pseudos.
J'avais même été très surpris de l'accueil chaleureux que j'ai eu avec mon cosplay guerrier par des gens que j'estime essentiels pour la modernité du web en France. Cela m'a fait très bizarre que l'équipe Dotclear présente et historique m'aie qualifiée de vieux compagnon de route alors que ma contribution est sincèrement… anecdotique.

La nuit fut courte, le stress grandissant, et c'était parti pour mon premier jour de cotation dans le Salon d'Honneur.

En anticipant Le web après les mots de passe, Olivier Potomier de la société Gemalto, faisait le tour des différentes solutions d'authentification. Avec un fail ma foi d'un fort joli gabarit : lors d'une démonstration produit d'un lecteur d'empreintes digitales USB, nous avons nettement vu l'empreinte du pouce du démonstrateur dans la fenêtre Google Chrome. Personne ne photographie, j'espère dit-il, oubliant totalement que la conférence est filmée. La preuve que la biométrie ne peut jamais servir de mot de passe. Et malgré ce qu'il a promis, on revient forcément au mot de passe. Mais les pistes et les bonnes pratiques étaient intéressantes.

Un bon design n'est pas forcément beau. C'est dire si la trollférence de Sébastien Desbenoît était parfaite juste avant la mienne. Et le pire, c'est qu'il avait parfaitement raison, le bougre ! Une police childish, des lettres substituées par des symboles, cela peut avoir une réelle signification. Mais il manquait un métrique : est-ce que cela séduit réellement les clients potentiels ?

Aha, non, je ne chroniquerai pas ma conférence, allez voir le transcript

Guide de survie en milieu responsive. Une conférence très technique et qui pourrait sentir le bullshit bingo au profane vue son namedropping bilingue effréné : Mobile first, progressive enhancement, mostly fluid, column dropping, device targetting,… parmis toutes ces stratégies de développement peuvent se cacher des pièges redoutables. Les rappels sont forcément utiles à ce sujet. Les orateurs s'appuient sur un framework à la mode, AngularJS, que je ne connais que trop mal. Or, à couteau suisse mal maîtrisé, bloatware vite grippé.

La grande surprise de cette édition, c'est la conférence sponsor utilisez le GPU pour améliorer la performance de vos applications web. Les deux évangélistes n'étaient pas là pour faire la retape de produits fermés Microsoft. Leur bibliothèque BabylonJS fonctionne sur tous les navigateurs récents, s'appuie sur WebGL (et pas MSWebActive3D), est sous licence libre. Et les deux David nous ont sidérés avec leurs démos et écriture de code en temps réel. Un vrai show.

Avec esthétique et pratique du web qui rouille, je me demandais ce que Karl Dubost prend au petit déj'. Dans les faits, il préparait mon propre atelier : Qu'est-ce qui fait que des pratiques du web disparaissent, que d'autres émergent, comment prévoir ce qui ne marchera plus et comment s'en accommoder. On touche vraiment à un moment clé de ce type de convention : s'asseoir, réfléchir, et imaginer les philosophies du futur. C'est à dire les interfaces dans 5 ans.

Thanh avait initié un atelier impromptu dans l'idée de faire un calendrier caritatif pendant la pause. C'était extrêmement instructif : il est facile de faire sortir aux filles leurs gros reflex quand on commence à se déssaper dans un escalier magistral. Diffusion de la lumière sur le marbre, positions et attitudes lascives. Je me suis senti comme un Daspet après la plénière, vu l'incarnation de dieu Grec qui était avant mes bourrelets.

Multimodalité et interface : Le design est une question d'humains, pas de machines. Encore une fois, avant la beauté d'une interface, tout est question de culture et de ressenti pour l'utilisateur. Il est temps d'oublier le design du produit X ou les promesses des belles keynotes pour se demander plutôt… à quoi ça ressemble. En fait, quand nous créons un design, nous créons de nouvelles relations. Nous devons non seulement construire pour tous les navigateurs possibles, mais surtout en comprenant nos utilisateurs. Ceux-ci pourraient détourner l'usage de l'outil ou du site pour amener vers de toutes nouvelles pratiques.

Mobile et accessibilité, une partie à Troie. Le rappel est important : le smartphone est le dispositif le plus économique et le plus puissant pour les aveugles : associer l'intelligence, une caméra et une synthèse vocale peut leur libérer la vie pour des tâches aussi courantes qu'évaluer la menue monnaie au fond de sa poche. Quand on parle accessibilité, on ne s'adresse pas qu'aux handicaps, parce que les nouveaux usages utilisent justement ces fonctions. Goulven en a profité pour annoncer l'édition 2014 de SudWeb. Se dire déjà que nous n'avons plus que 6 mois à patienter.

Le paradoxe du choix, c'est qu'à trop en mettre, on frustre les utilisateurs. Une très fine analyse psychologique UX d'Anne Lacan où la sensation de regret peut venir de là où on ne l'attend pas, voire à un rebond des visiteurs par confusion. La prestation était bienvenue car elle nous rappelle que nos métiers nous obligent à la simplicité depuis dix ans. Honnêtement, elle aurait fait une bonne ouverture pour de nouveaux venus aux bonnes pratiques.

Je crois que j'aurais bien du mal à résumer chaque lightning talk. 4 minutes, un public chauffé à blanc, sous l'impitoyable jugement d'un sonomètre. Oui, ça a hurler à chaque orateur. Je vous renvoie aux vidéos, et vous aurez une idée du niveau des présentations effectuées. Cela force le respect. Et les vainqueurs m'ont encore fortement surpris.
La journée du Vendredi s'est conclue dans les remerciements à l'équipe de Paris Web. Ils ont dépensé une énergie formidable, alors qu'il restait encore la journée des ateliers. Sincèrement, ils étaient tellement fatigués que je doute qu'ils aient pû dormir la nuit suivante.