Chronique lue en direct dans l'Hallucinarium FMR du 06/05/2015.
Avec Marie Janote. Réalisation : Mika Slayki.
Bonjour à toi enfant du futur immédiat, toi qui nous écouteras dans quelques secondes, le temps que l'ampli à lampes préchauffe…
(là, je pars en live suite à ce que j'ai entendu en arrivant à l'antenne ;)
L'informatique est basée sur l'électronique. Te rappeler ce truisme n'est pas fortuit : lors des très riches premières heures des très gros ordinateurs, le bidouillage matériel ajoutait des fonctions ou réparait des problèmes sur les ordinateurs. Dans les années 1970s, l'informatique dite familiale
fut vendue en kit, parfois à souder soit-même avant de toucher aux premières lignes de code. Il était facile de trouver ces kits à construire jusqu'à la fin des années 1980.
Et même après l'arrivée des ordinateurs complets, l'informatique familiale s'allumait avec un langage BASIC, et présentait à l'arrière une prise parallèle pour une coûteuse imprimante qui était très rarement achetée. Seulement, il n'était pas rare dans de nombreuses revues de trouver des schéma de montages à construire, à brancher sur le port parallèle et puis à contrôler via des programmes en BASIC. D'ailleurs en Europe de l'Est, ce genre de montage était obligé pour brancher l'imprimante !
Mais tout cela a disparu à fin des années 1980s avec l'hégémonie des PC.
Restaient dans les années 1990s des kits d'apprentissage indigent : une pile 9 volts, des résistances, un transistor, des LEDs et quelques capteurs. Pas trop de quoi se tenir au courant. Bon, j'exagère, mais le lien entre l'électronique et l'informatique était devenu distendu.
Alors que dans l'industrie, on trouvait des kits de développement à des tarifs... des tarifs, quoi. Le genre à 4 chiffres pour la puissance d'un Nokia 3310.
Heureusement le mouvement maker et l'industrie de la téléphonie mobile feront oublier cette régression : les cartes Arduino en 2005 puis les Rasberry Pi en 2011 : des ordinateurs peu chers qui font la surface de deux cartes de crédit et s'alimentent par un port USB. Ils sont plutôt faciles à programmer, et incitent à bidouiller directement leurs circuits internes.
À nouveau, les apprentis soudeurs peuvent refaire le lien entre l'électronique et l'informatique, ce qui ravi aussi l'industrie d'avoir des systèmes de prototypage de qualité industrielle abordables et des ingénieurs déjà formés dessus.
Je reçois Frédéric Jourdan, co-fondateur de SnootLab, un vendeur desdits kits, mais aussi une entreprise de conception de cartes d'extensions, alias shields, basés à Toulouse et accessoirement instructeur infiniment patient qui arrive à me faire souder. C'est dire...
(Partie interview, exclusivement dans le sonore)
- Comment est venu ton premier déclic avec l'électronique ?
- Ton premier contact avec le milieu des bidouilleurs/hackers ?
- Comment fut fondé Snootlab ?
- Qu'est ce qui fait votre différence par rapport à d'autres acteurs du secteur ?
- Pourquoi passer par vous au lieu de se fournir sur un site chinois ou direct chez Arduino ?
- Vous concevez aussi du matériel, quel est votre création qui vous a le plus satisfait ?
- La BBC va faire construire et distribuer un million de nano-ordinateurs pour les collèges, du type Arduino. Ce genre de programme manque en France, mais serait-il mieux mené que le plan Informatique Pour Tous des années 1980 ?
- la révolution Internet des Objets s'accélère, et Toulouse est à l'honneur avec la spectaculaire levée de fonds de Sigfox. Comment collaborent vos sociétés ?
- Mais puisqu'on parle Internet des Objets, quels sont les risques avec la Loi sur le Renseignement qui a été votée hier ?
- Snootlab est présent ce week-end pour le Fablab Festival. Qu'avez vous prévu au programme ?
Merci Frédéric Jourdan.
Avant que tu partes, est-ce que tu peux jeter un œil sur notre émetteur FM ? Il grésille un petit peu bizarrement en ce moment.
Pour rappeler combien il est utile de revenir au matériel, le premier ordinateur non-kit à devenir populaire, l'Apple II, avait son schéma électrique vendu avec à destination des bricoleurs. Grâce à lui, des allumés du fer-à-souder construisirent la première souris pour le grand public, des cartes sons et même pour brancher d'autres ordinateurs dedans.
Enfant du futur immédiat, le Rasberry Pi et ses compères t'offrent l'occasion de voir comment interagit un logiciel avec l'environnement physique et donc de réellement hacker le monde. Ces ordinateurs complets sont de vraies merveilles, et leur prix ridicule t'ôteront tes derniers scrupules à bricoler avec. À toi de prendre un RasPi, de le brancher dans la machine à laver, à la place de l'autoradio ou de faire de ta tv une borne d'arcade !
Et c'est ça qui est génial : l'informatique redevient personnelle et créative. Qui sait, avec, tu vas peut être créer un objet réellement utile et qui va se vendre !
Dans le monde physique :
- émission en direct du FabLab Festival, Vendredi de 11h à 14h
- émission du mercredi prochain à l'anniversaire de Combustible, on sera en direct du Grand Builder
- émission en direct du 6ème THSF (Toulouse Hacker Space Factory), samedi de 14h à 16h