Ceci est une partie du script de la release Ex0041 du programme CPU, diffusé le Jeudi 3/11 à 11h. Plus d'infos sur le site de l'émission. logo de l'émission CPU

Bonjour à toi, enfant du futur immédiat, toi dont les parents paient la redevance tout court parce que celle de la télé Noir & Blanc a été enterrée avec Léon Zitrone.

Aujourd'hui, nous allons parler de couleurs, aussi bien en design qu'en signification, en perception et en perceptions de droits. Oui, parce que les couleurs peuvent être brevetées, et ceci depuis le XIXème siècle, quand l'explosion de l'industrie chimique a permis d'obtenir des teintes inédites, durables mais surtout reproductibles pour la teinturerie.
Au siècle suivant, le peintre Yves Klein, a décidé de faire sienne une nuance précise de bleu, qu'il a dénommé IKB, International Klein Blue, brevet numéro 63471, tous droits réservés pour tout pays, y compris l'URSS. De sa couleur à lui, Yves Klein fit de grands monochromes bleus. Un soir, attablé avec ses collègues peintres contemporains, il s’extasiait d'avoir conçu l'œuvre minimale et facturable au m².
Puis, après le pousse-café, Picasso proposa de payer le restaurant sans sortir le chéquier, signa l'addition et ruina le game.

Aujourd'hui, rien n'est plus important en communication visuelle que la couleur. Comment distinguer, par exemple une boite de Lego® pour garçons d'une boite de Lego pour filles si on ne reconnaît pas la touche dominante de bleu ou de rose ? (d'ailleurs, Solarus refuse les cadeaux genrés pour son enfant, ce qui m'indique qu'il serait daltonien).

Enfant du Futur Immédiat, ce que je vais révéler maintenant va scandaliser une partie de l'auditoire.
Les noms des couleurs sont artificiels. Oui, tout n'est affaire que de nuances, de lumières émissions ou réfléchies, et de longueur d'ondes associées. Tiens, par exemple, il y a 2000 ans, le nom de couleur bleu n'existait pas dans la plupart des langues et la nuance était souvent confondue avec d'autres couleurs dans la littérature. Ainsi, dans l'« Odyssée », Homère décrit que la mer était de la couleur d'un vin sombre.

De là, à dire que le bleu est « la couleur tombée du ciel », il n'y a qu'une référence à Howard Philip Lovecraft, qui n'a aucun intérêt dans cette émission, sinon de se la péter lors des dîners mondains, avec tous ces sangs bleus.

Enfant du Futur Immédiat, si j'ai intitulé la présente chronique 3 couleurs bleues, je l'ai aussi fait par référence filmique. Or le travail sur l'exactitude de la reproduction de la couleur sur un écran vient de l'industrie cinématographique.
Un hasard ? Finalement... on s'en fiche !