Bonjour à toi, Enfant du Futur Immédiat, toi qui est, tout comme nous, accro à ces gens d'une haute technicité qu'ils semblent issus de la science-fiction.
Et bien, justement ! parlons un peu de science-fiction. Puisque nous sortons présentement notre release numéro 42, rendons hommage à Douglas Adams. Pourquoi 42
? Parce que selon le « H2G2 », sa célèbre trilogie en 5 tomes, 42
est la réponse à la question sur la Vie, l'Univers et le Reste fait 9×6,
en base 13, cela va de soit.
Douglas Adams est salué par la mémoire d'internet comme auteur geek à l'humour ravageur ; il est aussi le créateur du concept de PDA, l'assistant numérique personnel. Douglas Adams a tellement marqué le milieu informatique que les références à son œuvre son au doigt mouillé aussi nombreuses que celles issues de la franchise « Star Trek ». Tiens, encore la notion d'un voyage de découverte sans but apparent…
Mais je ne vais pas te refaire un dossier complet, je l'avais déjà fait dans une autre émission il y a une dizaine d'année, et une heure n'a pas suffit à dégrossir le sujet. Peut -être qu'on fera quelque chose pour la release Ex0054.
Ou peut-être pas. Alors je vous renvoie à la bande annonce du film
Suite à une mauvaise configuration d'AlloCiné, j'ai dû me rabattre sur Youtube. désolé.
Bon, pour commencer, rappelons que « H2G2 » ou en plus long « Le Guide du Routard Galactique » est en fait une parodie du fameux « Guide du Routard™ » de Hachette. Douglas Adams partait du constat que si on devait visiter la galaxie, il serait difficile de se déplacer avec une bibliothèque complète dans son sac à dos. Il était évident qu'un guide voyageur devait être plus petit qu'un livre de poche. Donc il serait un ordinateur complet ayant les concept d'index et d'hyperliens, une évolution de Memex.
Mais attention, il y a quelques nuances importantes par rapport à ce que croient la plupart des gens :
Ce guide dispose d'un écran et est précisé dans le roman qu'on interagit avec lui via un clavier aux touches lilliputiennes. Eh oui, il n'est nullement tactile.
Ensuite, son contenu est rédigé non pas par ses utilisateurs, mais par des rédacteurs professionnels comme pour le Guide Michelin. Là encore, le crowdsourcing n'est pas de mise.
Et enfin, le H2G2 est totalement déconnecté. Il est parfaitement autonome, mais peut du coup rapidement présenter des informations qui ne sont plus à jour, d'où l'envoi régulier de rédacteurs à travers la galaxie pour maintenir ces informations, l'objet de la présence de Ford Escort sur Terre.Douglas Adams, paix à son âme, fut la première personne dont l'enterrement fut retransmis en streaming sur internet, et avec une audience qui n'est certes pas comparable aux recettes ressucées et crâmées de EnjoyPhoenix, mais néanmoins plus que notables pour l'époque.
Et je parie qu'il aurait rêver d'écrire que son H2G2 soit un PDA avec un écran tactile, que n'importe qui puisse ajouter des commentaires aux fiches de lieux remarquables, sur des serveurs, qui puissent guider contextuellement pour aller à la meilleure adresse pour boire un Arrache-Boyau Pan Galactique digne de ce nom ! Oui, et du coup, le guide sait exactement où vous êtes, ainsi qu'un grand ordinateur central, chez l'éditeur, ce qui permet de faire des statistiques d'usages ou de proposer des services innovants comme les horaires de départ des navettes vers une planète qui correspond plus à vos désirs de vacances...
Mais ce pauvre Douglas Adams doit s'en retourner dans sa tombe en sachant ce qu'est devenu son idée d'assistant personnel : la connexion et la mise à jour permanente des contenus l'ont mué en un terrifiant Jiminy Cricket, prompt à tout cafter à toute organisation kafkaïenne de part la galaxie ! Et donc, les différentes évolutions de l'idée originelle font que depuis 20 ans, son concept de PDA fut révisé de Inoffensif
à Globalement inoffensif
à cause de la soif improbable de tout dictateur à tout savoir sur La Vie, l'Univers et le Reste.
Enfant du Futur Immédiat, si les auteurs de SF influencent les concepteurs de technologie, il est à noter que pour George Orwell, son roman « 1984 » n'était nullement destiné à devenir un manuel de surveillance totalitaire.