Ceci est le texte de ma chronique de la soirée d'anniversaire des 35 ans de Radio <FMR>. Malheureusement, nature d'une radio alternative oblige (un coup ça marche, un coup ça marche pas), l'enregistrement a méchamment bugué ce soir là. Le sonore que vous écoutez-donc en pièce jointe est un ré-enregistrement.
Et donc…
Bonjour à toi, Enfant du Futur Immédiat, toi qui nous écoutes peut-être encore par des ondes analogiques en modulation de fréquence.La radio est une technologie archaïque et un média qui rencontre de moins en moins d'audience. Mais elle a plusieurs propriétés remarquables :
- C'est le média à la diffusion la moins chère : point d'ordinateur coûteux, un poste qui coûte une dizaine d'euros suffit pour la recevoir, et ça coûte pas cher pour émettre sur toute une ville ;
- C'est un média d'imagination : en quelques mots et une nappe sonore bien posée, je peux te faire voyager dans de multiples univers ;
- C'est un média de surprise : on ne peut y prévoir ce qu'il va s'y passer à l'avance, étant plus souvent en direct que la télévision.
Il existe 3 types de secteurs économiques en radio :
Le premier Tiers-État est le secteur public.
Radio France sert celui de notre beau pays. Il est financé par la redevance télévisuelle, ce qui fait que tu n'y contribues que si tu as une télévision. Entre 1945 et 1981, l'État avait le monopole de la radio en France, suite aux écarts des postes privés, même si tous n'avaient pas collaboré avec les Boches. Les radios publiques eurent alors peu de mérite pour leurs audiences alors qu'elles limitaient très fortement la diversité des paroles. Du moins, jusqu'en 1981 où apparurent les deux autres secteurs qui sont nés dans la libéralisation des ondes radios par le pouvoir socialiste (tiens, déjà une privatisation).
Le deuxième secteur est privé, à vocation lucrative par les rentrées publicitaires.
Durant l'après-guerre où la radio n'offrait qu'un diktat soviétique alors que les gouvernements étaient surtout de droite, il existait 4 radios périphériques (RTL, Europe 1, Sud Radio et RMC) dont les émetteurs étaient installés hors de France, mais pas leurs studios. Ces 4 là connurent une concurrence explosive depuis 1984 quand les radios privées locales eurent le droit de passer de la publicité et de se regrouper en grands groupes. Tiens, encore une déréglementation par le pouvoir socialiste !
Et enfin le tiers secteur est celui des associations à but non lucratif, dont les animateurs sont très largement bénévoles.
C'est évidement dans cette case que se niche Radio <FMR>. Celle des radios qui sont nées en 1981, et qui sont restées associatives malgré une vie très mouvementée et des offres pécunières. Et il y a même des extrémistes comme justement notre radio qui n'ont toujours pas placé un seul spot de publicité rémunéré sur leur antenne. Dans ce secteur, tu y trouves la plus grande diversité musicale et d'expression, des opinions les plus marginales jusqu'à, il faut l'avouer, des plus difficilement audibles tellement le programme est... expérimental.
Enfant du Futur Immédiat, oui, tu trouves à boire et à manger sur Radio FMR. Nous sommes une radio de rendez-vous, par rapport aux radio de flux qui passent toujours la même eau de leur robinet musical, d'infos ou de sketches (coucou Rire & Chansons). Et nous avons eu aussi des bénévoles qui ont fait un travail tellement remarquable que t'aurais jamais imaginé qu'ils viennent de Radio FMR...
- Jean-Luc Reichmann, l'animateur du jeu « Les douze coups de midi » sur TF1
- Greg Lamazières, journaliste culturel de feu Télé-Toulouse et auteur de polars
- Marc Voinchet, directeur de France Musique
Ce sont des anciens de FMR !
Comment ça , Je galège ??? (insérer ici preuve sonore)
Eh oui ! Aussi surprenenant que cela puisse paraitre, d'une radio de punks à chiens peuvent émerger des talents qui vont se révéler.
Heureusement, il y a un vrai équilibre : pour quelques perles, combien d'animateurs qui échoueront même au test de recrutement de Booster FM comme DJ NoBreakfast ? Combien de DJ cantonnés à animer des mariages comme Olivier Desprince de Délirium City
?
(c'est pas drôle, les deux sont pas là, bon disons que Ludovic de C'est une tuerie tes épinards
sait à peine mixer, et encore, seulement des soupes)
Ces deux/trois-là pourraient être des youtubers stars, jusqu'à suspension de leur compte pour infraction à un quelconque copyright. Mais non, ils restent ici, ainsi que les nouveaux animateurs inexpérimentés que nous accueillons à bras ouverts chaque année.
Enfant du Futur Immédiat, reconnais que sur FMR, tu n'es pas à l'abri de belles surprises créatives, de moments de grâce, d'une réelle spontanéité et de liberté ; des qualités hélas devenues bien trop rares sur d'autres radios et à la tv.
Un dernier pour la route
Un site que je vous recommande : radio.garden
une réaction
1 De Da Scritch - 27/12/2016, 15:12
Un des moments qui manquent de la première lecture en direct : nous avions félicité Marc Voinchet pour le lancement des webradios de France Musique