Notes de direct pour l'émission « Supplément Week-End » du Samedi 8 Juillet 2006.

Lou, c'est une fille qui est au collège, dont la famille se limite à sa mère et sa mère-grand. Elle a une très grande imagination, une très grande sensibilité, et c'est aussi une série très prometteuse. Alors quoi qu'il y a dans ce troisième tome...

Ah ben ça y est, la mère de Lou trouve enfin son bonheur. Et l'homme de sa vie du moment, c'est le voisin Richard à la veste de berger. Un bonheur tellement grand qu'il fait tomber la cloison entre les deux apparts à coups de masse. Et du coup, l'inspiration lui revient pour terminer son roman de science-fiction, lequel est enfin publié, et donc... enfin des rentrées d'argent, des pépettes... C'est pratique les pépettes : ça sert à payer le loyer à une concierge particulièrement tenace.

Malheureusement pour Lou, sa grande copine Mina lui fait la tête, Tristan son amoureux a déménagé, son immeuble remplacé par un cimetière d'autobus. Ben oui, les autobus meurent aussi un jour, et tel les grands pachydermes, ils se cachent pour mourir. Bref, Lou est complètement déboussolée pour sa rentrée. Mais elle va se faire plein de nouveaux amis. Va-t-elle choisir le look gothique ou caillera ? Et elle arrive à un âge où les hormones commencent à faire leur travail. Oui, je parle de la puberté en mots cryptés, parce que Radio <FMR> est une radio de grande tenue et d'une certaine classe, c'est pas comme les radios commerciales irresponsables comme Foufoune, Skyrap ou Le Mou. On va pas casser le ton de la BD en utilisant à cette heure des mots comme “lolos”, “roploplos”, et “nichons”. Nan mais. Laissons les “roberts” à leur place.

Bref tout cet aparté pour dire que dans l'appart' de Lou, ça bouge autant que dans sa tête, et ça lui chavire son petit cœur de petite fille.

Un dessin très naïf, simple, qui justement amplifie le décalage de la plupart des gags. Un découpage qui joue sur la prépublication par planche et la cohérence de l'album d'une manière plutôt étonnante ; capable de passer du contemplatif d'un dessin unique à un rythme extrêmement serré. Un ton à la fois très terre-à-terre, ou carrément rêveur, qui se prolonge jusque dans les pages de garde. Le livre s'ouvre ainsi sur un résumé en forme de Jeu de l'Oie et se termine par son journal personnel.

C'est un incroyable bonheur à lire par l'inventivité permanente de l'auteur. Julien Neel montre qu'il maîtrise parfaitement son histoire, mais aussi les supports. Et là, chapeau !