À l'appel de l'April, et vu le nombre de bêtises hallucinantes que j'entends depuis 6 mois pour justifier ce projet de loi inique, j'ai interpelé mon député par mail cet après-midi.
Une fois de plus, on taille une loi pour protéger une industrie qui se refuse à évoluer. Doit-on interdire les voitures car ils mettent à mal l'industrie de la calèche ? Ou les couteaux de cuisine à cause du nombre de blessures par armes blanches ?
Je vous invite vous aussi à écrire à votre député, ça urge.

De : (moi)
À : Gérard Bapt, député à l'Assemblée Nationale pour le Canton II de Toulouse
Sujet : Inquiétude d'un de vos électeurs sur le projet de loi HADOPI.

Bonjour

En tant que travailleur indépendant, utilisateur averti des technologies et ex-professionnel de l'industrie de la culture/divertissement, je m'inquiète fortement du projet de loi Hadopi qui marche complètement sur la tête : ainsi bien les comptes-rendus de la commission Oliviennes, le rapporteur Franck Riester, les conseillers du Ministre de la Culture, les propos de Pascal Nègre, ceux de Frédéric Lefebvre, ceux de Luc Besson, ceux de la SACEM sont vraiment en dépit du bon-sens. Sous prétexte d'aider un modèle économique qui doit évoluer (celui de la vente de disques), doit-on transformer le consommateur en personne coupable et sacrifier toute liberté d'expression ?
Mais surtout, pourquoi vouloir criminaliser mon activité ?

  • Je suis utilisateur Linux. Sans interopérabilité des solutions de sécurité exigées par ce projet de loi, que puis-je faire sinon payer une taxe à des entreprises non-européennes ? Et qu'en est-il des menaces pour interdire le logiciel libre ?
  • J'interviens au secours des sites que j'ai livré à mes clients. Que puis-je faire quand je le fais du train ou d'un point d'accès quelconque si désormais il faut être sur une improbable liste blanche pour accéder à un site d'un spot wi-fi ?
  • J'ai plus de 1000 CD chez moi (ayant 15 ans de radio derrière moi sur radio FMR), et tous numérisés sur disques durs pour me permettre de les écouter dans mon baladeur. Devrais-je détruire ces copies qui ne seront plus autorisées ?
  • Si on supprime le Peer-to-peer pour cause de piratage, comment je fais pour faire du peer-to-peer légal comme le téléchargement de mon système d'exploitation Linux ?
  • Si mon adresse IP est "spoofée" (ce qui est techniquement l'enfance de l'art), et que donc on me supprime mon abonnement internet sous prétexte que j'aurais piraté,1- où est la présomption d'innocence ? 2- que fais-je pour mon activité de travailleur indépendant à mon domicile qui sera immédiatement close ?

Je m'inquiète car la loi HADOPI ne résout rien sinon à transformer internet en un minitel, sur le modèle chinois filtrant les “mauvaises idées”. Tout comme la loi DADVSI, ce projet de loi veut interdire le logiciel libre pour conforter deux monopoles d'origines Américaines (Microsoft et Apple). Ce qui obligera le consommateur à acheter des produits défectueux de conception.

Cette loi est un véritable danger pour mon activité, qui est on ne peut plus légale et n'a aucune raison d'être menacée par une épée de Damoclès, surtout en pleine crise économique.

Ne vaut-il pas mieux repenser la stratégie de la culture et du divertissement ?
Les Monty Python (dont le projet de loi HADOPI aurait pu être un de leurs sketches) ont récemment démontré qu'à réfléchir différemment, on fait plus de profits qu'en verrouillant.

Merci de votre lecture.

(Signature professionnelle)

J'ai écrit ça un peu légèrement et mal argumenté, mais il en va de la sauvegarde de mon métier de développeur indépendant sur plateforme de logiciel libre.

Faites-en de même.
Comme Tristan

Vite.